Le monde perçu dans le dépassement d'idéologies allant à contre-courant du néo-libéralisme, ouvrirait les vannes de la liberté, de l’économie du marché, dans la modernité et la démocratie. Suivant les paradigmes géopolitiques, celle-ci s’inscrivait dans le sillage du nouvel ordre des partenaires privilégiés des pays respectifs d’Afrique. Les Conférences Nationales Souveraines eurent lieu dans quelques pays d'Afrique francophone. Une Transition gouvernementale instaurée, anticipait la désuétude de la constitution existante, et programmait des élections générales. Les scrutins ont été tenus sur la base d'un Code électoral, de la révision périodique de la liste des électeurs et de la mise à jour d'une Commission pour assurer le déroulement du vote. L’appel aux « élections libres et honnêtes », concourait au financement, à la logistique et au déploiement d’observateurs qui veillaient sur la transparence du processus électoral. Sous réserve de jeu égal auquel se conformeraient les concurrents en compétition, la démocratie n'en reste pas moins sélective dans le choix des électeurs.

L’avènement du Vent d’Est a fait éloigner le spectre de productibilité des coups d’état. La déstabilisation enregistrée sous forme de putschs, par la mise en cause de l’ordre constitutionnel, ou à la faveur d’une insurrection populaire, n’était pas inspirée au travers de l’antagonisme Est-Ouest d’un seul coté. La tentative de s’arroger le pouvoir de manière brutale ou lancinante, composerait avec les enjeux, les circonstances, le capital humain et les moyens de l’état. Elle est procédée par d’autorités qui outrepasseraient les limites légales fixées à leur mandat ; des opposants qui useraient de la marge de manœuvre qu’ils disposeraient dans le rapport des forces sur l’échiquier national ; des militaires qui feraient irruption dans l’arène politique, afin d’épargner au pays des lendemains incertains. Au Sahel, sous prétexte de recentrer particulièrement le commandement sécuritaire, les putschistes ont l’obligation de résultats dans le court terme sur le terrain. Ils aspirent à la légitimation brumeuse de l’agenda envisagé dans l’illégalité pour arriver à leurs fins. Le public est mis en émoi en découvrant que des démocrates présumés, retournaient inopinément leur veste. Sous la pression du désaveu d’ampleur d’une frange politique interne et de l’environnement international, l’auteur de glissement indiquant les manquements à la démocratie, accuserait des rebuffades. Macky Sall avait pris soin de balayer devant sa porte, dans l’hypothèse d’affronter de redoutables adversaires avec lesquels il aurait disputé une élection présidentielle, au Sénégal. Ses concurrents potentiels ont ensuite été rendus inéligibles au bout de poursuites judiciaires. Le président sortant entretenant le flou sur son intention de briguer un troisième mandat, renonça à une candidature de plus, après des atermoiements. Cependant, sa présidence finissante reste marquée par la confusion autour de la tenue de l’élection présidentielle, de l’amnistie accordée aux politiciens emprisonnés, et des circonstances inédites de passation du pouvoir à la tète de l’état sénégalais.

Sous des reflets dissemblables, les atteintes à l’ordre constitutionnel, relèvent du fait de personnages peu respectueux de la régulation démocratique pratiquée dans leur espace. Les auteurs des régimes d’exception instaurés dans les contextes différents, œuvreraient au rassemblement d’une classe politique divisée, en remettant le train de la démocratie sur les rails, et rendre justice. L’impunité prônée, ne revêtirait nullement la forme d’une chasse aux sorcières à l’encontre des responsables du régime renversé. Dans les délais d’état de grâce supposé, les tenants du pouvoir suppléeraient la loi fondamentale existante par une charte de transition élaborée en dernier ressort. L’annonce d’un projet de refondation de l’état, enduirait une constitution de référendum. L’agenda entamé dans l’illégalité, serait refermé par le baume de la légitimité encourue pour valider les institutions en voie d’être mises en place. Les élections inclusives et transparentes, acceptables par la Communauté internationale et les forces vives nationales, couronneraient la fin d’une transition d’après putsch.

.